Jaymashi !
Un jour de bus et deux jours de marche nous ont permis d’atteindre Maina, ce village à l’autre bout du monde.
Le premier jour de marche a été marqué par l’émotion pour ceux qui étaient là en novembre : passer par le lieu de l’accident et dépasser le dernier village où nous avions dormi nous a permis de franchir un cap et de vivre pleinement ce projet. Nous avons élever nos prières vers Dieu pour Jean-Claude en exprimant toute notre reconnaissance pour la manière dont Il a pris soin de sa vie.
Durant deux jours nous avons marché 7h30, les chemins étaient étroits et les montées… assez nombreuses ! Mais nous avons tous sentis combien Dieu a ouvert la voie, il maîtrisait et dirigeait parfaitement ce voyage. Toutes les portes s’ouvraient devant nous. La ponctualité des bus étaient très inhabituelle, des nuages étaient présents seulement dans les moments stratégiques pour nous épargner la chaleur accablante, un réflexe In extremis de Joël a protégé son visage de pierres dévalant la falaise après le passage de mules…
À l’unanimité, nous avons eu le sentiment de partager ces moments avec une famille, en famille. Nos cinq amis népalais nous ont apporté beaucoup de joie et nous étions stupéfaits de leur courage et de leur bienveillance. À travers le partage que nous avons eu, nous voyons que Dieu est au-dessus des cultures et de toutes les barrières que l’homme dresse. Il nous ont montré aussi combien la culture peut être culpabilisante et fataliste, et combien la foi en Christ peut être libératrice dans ce contexte.
L’arrivée au village était comme l’accomplissement de la mission, un soulagement et une joie partagée par toute l’équipe ! Les moments vécus au village étaient d’une rare intensité : jeux et éclats de rire avec les enfants, cuisine avec quelques femmes, partie de volley avec les gens du village. Les panneaux solaires étant déjà installés, nous avons été plus dans l’être que dans le faire, mais l’impact n’en reste pas moins négligeable.
Six jours de voyage pour un jour et demi au village, improbable au Népal ! Par cela, nous leur avons témoigné notre amour et notre considération, nous avons pu les encourager et partager des moments précieux, tous ensemble. Les retours des panneaux solaires sont très positifs : les enfants ont désormais une source de lumière pour faire leurs devoirs et les femmes peuvent économiser du bois et leur santé grâce aux fourneaux. Tous les villageois étaient très reconnaissants et ne nous ont pas laissés partir sans nous honorer par une cérémonie !
Nous avons enfin eu le privilège de partager un temps de célébration avec la poignée de chrétiens du village, qui se retrouvent parfois isolés à cause de leur foi. Nous avons fait la rencontre de Mina, une jeune de 17 ans qui est un pilier de l’église… percutante pour nous autres.
L’église connaît une croissance régulière et le besoin aujourd’hui serait de pouvoir construire un local qui leur permette de se réunir plus facilement.
A l’issue des temps cérémoniaux avec tous les villageois, nous avons été émus d’entendre le chef du village exprimer combien les uns et les autres ont été touchés par le geste de solidarité envers tous. Il a affirmé combien il était un devoir communautaire de permettre aux chrétiens d’avoir un lieu de culte et de cohabiter sans segregation.
Ce projet à Maina a coûté plus que nous l’avions imaginé, à Jean-Claude en premier lieu, mais aussi à tous ceux qui ont vécu cette situation de près ou de loin. Nous avons malgré tout prendre exemple sur Jesus et aimer ces personnes comme Il les aime, parfois au péril de notre vie, sans considération d’origine ou tout autre mur qui pourrait nous séparer et… Dieu a fait le reste.
« J’ai vu quelle occupation Dieu réserve aux humains. Il fait toute chose belle au moment voulu. Il a meme mis dans leur coeur la pensée de l’éternité, même si l’homme ne peut pas comprendre l’œuvre que Dieu accomplit du début à la fin. »
Ecclésiaste 3.11